Compte-rendu d'événement | Journée de la différence 2022 : Journalisme en temps de crise

Pour la septième année consécutive, le FEDEM a mis à l’honneur la Journée mondiale de la liberté de la presse en organisant la Journée de la différence, conjointement avec la Vrije Universiteit Brussel, l’Université Libre de Bruxelles, Erasmushogeschool Brussel, l’IHECS, BOZAR et d’autres partenaires.

Après deux éditions en virtuel, la Journée de la différence a repris son format en direct à Bruxelles, avec au programme une série de tables rondes, de projections de documentaires et de pièces de théâtre, le tout axé autour des thèmes centraux que sont la liberté de la presse et la liberté d’expression.

Le FEDEM a organisé au Bozar le 3 mai, une table ronde intitulée « Journalisme en temps de crise », animée par la journaliste biélorusse, Hanna Liubakova, à laquelle ont participé des journalistes de Biélorussie et d’Ukraine qui ont échangé sur la manière dont ils concevaient leur travail en temps de guerre et de répression.

Comme l’a expliqué la journaliste de guerre ukrainienne, Nataliya Gumenyuk, les journalistes locaux ont, du jour au lendemain, dû se convertir en correspondants de guerre, sans avoir reçu de formation et avec des ressources limitées. Elle a rappelé que le conflit en Ukraine est une guerre contre la démocratie et que les journalistes jouent un rôle vital car ils informent sur la réalité du conflit, dénoncent les crimes de guerre tout en relayant les récits d’une formidable résilience de la part de la population ukrainienne.

Barys Haretski, vice-président de l’Association biélorusse de journalistes, est revenu sur la situation des médias indépendants en Biélorussie, qui font face à une répression extrêmement sévère depuis les élections de 2020, tandis que 22 journalistes biélorusses sont actuellement détenus en prison. Il a insisté sur l’importance de préserver l’accès aux médias indépendants dans le pays afin de contrer la rhétorique des médias pro-Loukachenko et pro-Putin contrôlés par l’État.

Jakub Parusinski, co-fondateur et rédacteur à The Fix, a souligné la nécessité de fournir aux journalistes qui réalisent des reportages sur la guerre en Ukraine le matériel et le support logistique indispensables. Il a également déclaré qu’il sera difficile pour les journalistes d’Ukraine de maintenir au cours des prochains mois l’attention des donateurs et du public, afin de continuer à bénéficier du niveau d’aide actuel.

Pavol Demeš, vice-président du Comité exécutif du FEDEM, a décrit la guerre en Ukraine comme une croisée des chemins pour l’histoire de l’Europe et du monde, concluant son intervention en exprimant sa gratitude à l’égard des journalistes du monde entier : « Nous vivons une époque incertaine, mais les journalistes sont investis d’une mission cruciale, celle de garder l’espoir vivant. »